HIROSHIGE
Estampes originales du XIXe siècle
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HIROSHIGE, GRAND NOM DE L’UKIYO-E

 Utagawa Hiroshige est un dessinateur, graveur et peintre japonais. Il crée entre 1818 et 1858 plus de 5500 estampes. Souvent comparé à Hokusai, avec lequel il partage le goût de la peinture de paysage et la représentation de lieux et scènes emblématiques du Japon, Hiroshige est moins connu du grand public. Son œuvre est toutefois de grande qualité et marquée au style lyrique et délicat de l’artiste. La série des Cinquante-trois stations du Tokaido a été le principal déclencheur de son succès auprès de ses contemporains et des occidentaux, puisqu’elle est tirée à plus de 10 000 exemplaires. Comme Hokusai, Hiroshige fait partie des derniers grands noms du mouvement ukiyo-e au Japon.

Portrait posthume d'Hiroshige par l'artiste ukiyo-e Kunisada

LE PEINTRE DU TOKAIDO

Le Tokaido constitue un sujet emblématique du mouvement artistique ukiyo-e et une étude de prédilection du genre meisho-ga, la peinture de lieux célèbres. La série de Hiroshige représentant cette route célèbre et ses stations ont fait beaucoup de son succès ; il en vient même à être surnommé « le peintre du Tokaido ». Le style inimitable de l’artiste transparait dans ces estampes aux couleurs franches qui dépeignent avec poésie et une certaine nostalgie le Japon du XIXe siècle.
Surnommé « route de la mer de l’Est », le Tokaido relie la capitale Edo (aujourd’hui Tokyo) à la ville de Kyoto. Empruntée par des milliers de voyageurs, elle est célèbre pour les nombreux et exceptionnels points de vue qui la jalonnent. Si de très nombreux artiste de l’ukiyo-e se sont attaché à représenter ses stations, la série d’Hiroshige est sans conteste la plus fameuse. Publiée sous forme d’un recueil de cinquante-cinq estampes par les éditons Hoeido dans un premier temps, l’ensemble connait un succès monumental et est tiré à plus de 10 000 exemplaires. Si cette édition a fait le succès d’Hiroshige au Japon et en Occident, elle n’a pas été la seule de la série du Tokaido ; l’artiste a réalisé pas moins d’une trentaine de versions des vues des stations. Dans un contexte d’émergence massive des voyages d’agrément et de moyens des transport adaptés (chevaux et palanquins notamment), la route du Tokaido est de plus en plus empruntée au XIXe siècle, ce qui participe grandement au succès de la série d’Hiroshige.

LES CENTS VUES D’EDO

Cent-dix-neuf estampes créées et assemblées entre 1856 et 1858 sont un des visages les plus célèbres de l’œuvre d’Hiroshige : elles représentent les lieux emblématiques de la capitale Edo, dans l’expression la plus fidèle du genre meisho-e. Hiroshige ne figure pas tout à fait la réalité de la ville (partiellement détruite en 1855 elle est encore en cours de reconstruction) mais en présente une version qui met en avant sa beauté et sa sérénité. Dans ce cadre s’épanouissent aussi sous le crayon de l’artiste des scènes du quotidien, les grands évènements qui marquent le calendrier et des personnages en différentes situations. La série se distingue par son lyrisme et l’utilisation audacieuse de couleurs contrastées.

LE GUIDE DES PROVINCES

Publiées de 1853 à 1856, les Vues des sites célèbres des soixante et quelques provinces du Japon sont une série d’estampes illustrant les paysages et les activités au sein du Japon contemporain d’Hiroshige. Il peint pour chaque province la vue la plus réputée, s’inspirant souvent de livre d’illustrations d’autres artistes car il ne les a pour la plupart pas visitées lui-même.  Hiroshige utilise largement pour cette série la technique du fukibokashi ainsi que des couleurs franches, notamment du rouge et du bleu.  

FUKIBOKASHI, UN STYLE FLOTTANT ET NUANCÉ

La technique du fukibokashi consiste en l’application à la main de différentes couleurs à l’intensité variée sur la plaque de bois gravée. Le résultat apparait dans un ensemble d’aplats colorés qui se dégradent progressivement. Hiroshige utilise largement cette méthode avec ses couleurs, notamment le bleu de Prusse, lui permettant de réaliser des fonds floutés et nuancés qui ne nécessitent pas de lignes brutes pour être définis.

LE MAITRE DU LYRISME

Hiroshige est réputé dès le succès de ses premières séries pour le lyrisme qui se dégage de ses compositions –l’expression exaltée et poétique des passions et des sentiments. A partir des année 1840, l’artiste fait progressivement évoluer son style en y insufflant davantage de contraste, d’abstraction et de puissance émotionnelle. L’utilisation de la méthode du fukibokashi lui permet des fonds moins définis et de vastes aplats de couleurs contrastées. Les pigments issus des fabriques occidentales, plus résistants et concentrés, rendent quant à eux possible une grande intensité de couleur. Hiroshige utilise largement le pigment rouge et le bleu de Prusse, qui habillent vivement ses paysages. La figure humaine est moins présente aussi dans ses séries les plus récentes : si les estampes incluent souvent des scènes de la vie quotidienne impliquant des personnages, ceux-ci ne sont que très rarement au premier plan : ils deviennent davantage des éléments du paysage et non le sujet de la composition. Le lyrisme d’Hiroshige et sa capacité dramatique ont amené à parler de lui non seulement comme un peintre de paysages mais aussi comme un peintre d’atmosphère et de poésie.
Bien que le travail d’Hiroshige soit à l’international moins réputé que celui d’Hokusai et que les deux artistes se trouvent souvent comparés, Hiroshige possède son siège au rang des grands artiste ukiyo-e du XIXe siècle. Chacun apporte un style qui lui est propre, cela n’engageant en rien la qualité de leurs œuvres respectives. Le talent d’Hiroshige repose à la fois sur l’exercice académique du dessin, mais aussi sur sa grande maîtrise des couleurs. Et plus que ses compétences techniques, ce sont les émotions et les sentiments qu’il parvient à retranscrire à travers ses choix de compositions et de couleurs. Hiroshige est un dessinateur, un artiste, mais aussi un poète.

 

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